QUEL TYPE DE RESSOURCES PEDAGOGIQUES POUR LE CAMEROUN ?
Les problèmes liés à l’usage des ressources pédagogiques en Afrique- Le CD ROM comme outil d’apprentissage
cet article parle des problèmes liés à l’utilisation des ressources pédagogiques en Afrique. Il démontre ainsi l’utilité de la ressource à concevoir pour un usage africain, sa particularité pour le contexte africain et présente ses limites.
Les applications scolaires et éducatives destinées à des apprentissages en établissement (école, collège, université) ou en contexte de formation à distance sont :
· des didacticiels (exerciseurs, tutoriels, démonstrateurs, calligraphes, simulations),
· des cours à distance,
· des devoirs,
· exercices,
· dictées interactives,
· mots croisés,
· mots cachés,
· énigmes,
· questions,
· problèmes,
· épreuves,
· travaux pratiques,
· expériences de laboratoires,
· plan d'intervention personnalisé,
· outils d'auto-évaluation et d'évaluation,
· banques de fiches descriptives de scénarios pédagogiques,
· d'activités d'apprentissage,
· de cyberquêtes,
· romans virtuels et écriture collective,
· manuel ou cartable électronique, etc.
Pour avoir accès à certaines de ces applications (surtout celle utilisée dans le contexte de formation à distance), il est parfois nécessaire de disposer d’un ordinateur, d’avoir une connexion à internet, ou alors de disposer d’un CD-ROM d’activités pédagogiques et de cours.
Dans le contexte Africain, certaines de ses applications sont inaccessibles. Et cela s’explique par les problèmes rencontrés dans les systèmes éducatifs africains.
D’après les résultats des travaux des chercheurs des enseignants Camerounais de l’Ecole Normale Supérieur de Yaoundé 1 (Cameroun-PanAf_Report) il est à noter que, l’intégration des TIC n’est pas encore très effective en Afrique : plus précisément au Cameroun.
En effet, l’Afrique, dans le domaine des TIC, accuse encore et malheureusement un énorme retard par rapport aux autres régions du monde (ADEA, 2004). Les 54 pays de ce continent disposent aujourd’hui d’un accès de qualité certes variable à Internet (Momanyi, Norby et Strand, 2006), mais il n’en demeure pas moins que de nombreuses écoles dans ces pays n’ont pas toujours accès à l’Internet (Momanyi et al., 2006) ; cela étant dû pour la plus part pour des raisons politiques, sociales et économiques,
Ainsi, seulement un Africain sur environ 160 aurait accès à Internet, contre une personne sur deux aux Etats-Unis (ADEA, 2004). Le taux de pénétration des TIC est encore très faible dans la plupart des pays africains, exception faite de l’Afrique du Sud (Etta et Parvyn-Wamahiu, 2005). Par exemples, les taux de pénétration d’Internet seraient de 1,4% au Cameroun, de 0,5% au Mali et de 4, 9% au Sénégal comparativement au Maroc ou à l’Afrique du Sud où ils sont respectivement de 15,1%, et de 10,3%2. Sans compter qu’en Afrique, l’ordinateur grâce auquel on accède à Internet est encore réservé aux privilégiés, sans oublier le manque d’infrastructures et des difficultés diverses: pénurie de lignes téléphoniques, réseau téléphonique obsolète, fluctuation des tensions électriques et pannes d’électricité récurrentes, infrastructures de télécommunications inadéquates, manque d’expertise et absence de maintenance du matériel technologique existant, etc.
De ce fait, La majorité des parents, des familles et la plupart des écoles sont dépourvus des outils grâce auxquels on accède aux TIC. Quand bien même il y en a, les appareils ne sont pas performants, les ordinateurs disponibles y sont en nombre insuffisant et la connexion à Internet est la plus souvent défectueuse. De plus, la lenteur et la quasi-inaccessibilité au réseau Internet dont la gratuité d’accès n’est pas assurée pour tous, constituent de véritables casse-tête permanents.
Le support cd-rom multimédia est un outil puissant, complémentaire de l'outil internet et offrant bien plus de possibilité.Là où les limitations de l'internet se font sentir (bande passante, animations, vidéo, musique,...) le cd-rom multimédia prend le relais.
CD-Rom est un outil idéal pour:
• les applications multimédia très lourdes (images, animations vidéo, son,..;)
• diffuser un support de formation ou un catalogue • une cible marketing identifiée
• les actions de promotions
• la distribution sur des salons
Afin d’éviter les travers de la connexion à internet et dans la perspective de pérenniser l’intégration des TIC à l’école, les moniteurs TIC en collaboration avec les enseignants constituent une documentation virtuelle bien fournie. En outre, pour surmonter les difficultés liées au manque de livre et de documentation dans certaines disciplines, une bonne partie des cours téléchargés sur Internet est concentrée sur des disques compacts (CD-ROM), et mise à la disposition des élèves.
D’après l’analyse des résultats de recherche de Salomon Tchameni Ngamo[2] (MAI 2007), les problèmes qui se posent pour la bonne exploitation de cette ressource en Afrique sont les suivant :
- il ressort que 63,9% d’élèves ont la possibilité d’utiliser l’ordinateur ou l’Internet une fois par semaine à l’école. Les heures qui sont généralement réservées aux élèves sont insuffisantes.
- Les résultats indiquent aussi que le ratio d’utilisation des ordinateurs par groupes d’élèves ou d’enseignants est en progression par rapport au chiffre de 139 élèves pour un ordinateur dans le cadre du projet world (2000) certes, mais reste encore très faible. Il est en moyenne d’un ordinateur pour 100 élèves, et d’un ordinateur pour huit enseignants.
- plusieurs élèves ne fréquentent pas les centres multimédias et certains laboratoires informatiques de leur école parce qu’ils estiment qu’en se présentant dans les salles d’ordinateurs, ils n’auront pas l’occasion de travailler à l’ordinateur.
À l’idée de savoir que les chances d’utiliser l’ordinateur dans ces salles sont moindres, plusieurs élèves se résignent et les plus découragés ne s’y présentent même pas. Puisque tous les élèves ne possèdent pas un ordinateur à la maison comme c’est généralement le cas en Europe ou en Amérique du Nord où plus de 98% des ménages ont un ordinateur (Karsenti et al., 2007),
De ce fait, l’exploitation d’un CR ROM d’activités pédagogiques et de cours n’est pas encore optimale en Afrique. Il est à noter que, le principal problème est dû au support de diffusion de la ressource. Qu’à cela ne tienne, le problème peut être remédié si les enseignants utilisent comme support de diffusion les technologies qui existent et sont le plus vulgarisées en Afrique.
Malgré le fait que l’Afrique soit encore en arrière sur l’usage des TIC, il n’en demeure pas moins qu’elle bénéficie d’un système de radio et de télévision des plus élaborés, qui était très bien exploité avant la décolonisation.
En effet, les pays d’Afrique Noire sous domination française bénéficiaient d’émissions radiophoniques destinées à donner aux populations des conseils d’hygiène et de santé ou d’économie pratique, notamment pour les agriculteurs. Cette même radio a été utilisée pour soutenir les politiques de développement économique pendant la colonisation. Dans les années 1970, dû à une démographie galopante et par ricochet aux problèmes du développement de l’école, on a eu recourt aux médias radio et télévision scolaire. Comme exemple, nous avons
· les expériences de C.L .A.D pour parler Français au SENEGAL, de 1972 à 1981
· le programme radio au Cameroun « parler Français » programme pour enseigner le Français aux élèves de l’école primaire.
· Le programme de l’Education télévisuelle de Côte d’Ivoire de 1971 à 1982
· Télé Niger et surtout l’expérience de Bouaké
Mais malheureusement, toutes ces émissions n’ont pas survécu assez longtemps. Elles ont été abandonnées vers la fin des années 80. Même jusqu’à aujourd’hui, le système éducatif ne prend pas encore en compte ces médias. Ce qui est un tord car des études faites en Amérique et en Europe ont montré que la population scolaire passe beaucoup de temps devant les écrans de télévision de son plein gré. A cela s’ajoute un rapport récent de la CONFEMEN (Conférence des Ministres de l’éducation Nationale) qui met en exergue le rôle de la radio et de la télévision sur les performances des élèves dans certains pays d’Afrique dont le Cameroun. Cela étant dû au fait que la radio comme la télé sont perçues par leur côté convivial. Elles parviennent ainsi à résoudre les problèmes liés à la motivation, à l’individualisation de l’enseignement/apprentissage et aux conditions de travail actuel.
Présentement, le niveau des élèves est en baisse et l’échec aux examens est particulièrement élevé (faits relevés par les Etats Généraux de l’éducation de 1994), une crise que le système éducatifs voudrait bien gérer. A cela s’ajoute le manque d’enseignants qualifiés. Les TIC pourraient bien favoriser cette amélioration mais il faudrait donc posséder des ressources pédagogiques adéquates, conçus par des enseignants. Or l’enseignant qui s’engage à intégrer les TIC dans ses enseignements souhaiterait être soutenu par ses pairs et sa hiérarchie. Sans l’engagement des enseignants, il serait difficile de penser réussir cette intégration (Isabelle et Lapointe, 2003; CSE, 2000).
L’intégration des TIC en milieu éducatif consiste de prime abord à créer des ressources pédagogiques. Avant de concevoir une telle ressource, il faudrait d’abord connaître ce que c’est qu’une ressource pédagogique.
Pour avoir une idée de comment nous pouvons concevoir ce type de ressources, je vous invite à consulter les memoires qui se trouvent dans le site du Département d'Informatiques de L'Ecole Normale Supérieur de Yaoundé 1: www.dite-ens.cm
Bonne lecture !!!!!!!!!!!